mercredi 10 février 2016

Wayne England, chasseur d'images et passeur de mondes

La nouvelle a déjà fait le tour de l'interweb et de ses méandres : l'illustrateur Wayne England nous a quitté. Si évidemment, les disparitions sont inéluctables, le début de l'année 2016 n' pas été avare en la matière hélas. Je dois confesser que je ne connaissais pas le nom de Wayne England avant la sortie de la troisième édition des règles de Donjons & Dragons. Jusqu'alors les noms des artistes ne figuraient souvent que dans les pages citant les participants aux ouvrages, nom parmi tant d'autres, souvent aussi vite oublié que lu. Quand D&D 3 est sorti, l'interweb prenait son essor et les images se partageaient alors plus facilement, donnant accès au joueurs de jeux de rôles à un paquet de ressources plus accessibles que les photocopies/découpages qui constituaient souvent les seuls aides de jeux visuelles disponibles aux premiers âges du jeu.
Les serviteurs de la Grande Faucheuse ont rappelé à eux un grand artiste...



Le White Dwarf anglais n°110. Un parfait exemple du style England, à la fois précis, évocateur et très personnel
Un space marine du chaos vu par W. England à comparer avec le suivant...
...un space marine tout ce qu'il y a de normal. Mais pas beacuoup plus rassurant que son voisin du dessus. L'ambioguïté de 40K en une image.
Un psyker, illustration reprise notamment dans Dark Heresy l'adaptation de 40K en jeu de rôles 
La démocratisation des moyens de communication a permis la reconnaissance de grands noms de l'illustration par un plus grand nombre. C'est ainsi que le nom de Wayne England devient familier. Rétrospectivement, (re)découvrir son travail dans les dessins d'ouvrages de Warhammer et de Warhammer 40000 devint un jeu de piste stimulant et toujours évocateur, tant son style laissant apparaître les traits que d'autres masquaient derrière des outils numériques ou des styles plus à la mode mais impersonnels.
Même dans le méd-fan, England a laissé une empreinte forte. Revisitant, avec son style si particulier des ambiances variées.
Ce n'est pas du Stephen King, mais ce joker sinistre n'en demeure pas moins effrayant.

Le gnoll, emblématique représentant du bestiaire de Donjons & Dragons
Une autre figure classique du médiéval-fantastique par England : le chevalier en armure sur son dragon. Comme quoi on peut représenter un sujet hyper classique de façon toujours inventive
A l'instar de Terry Pratchett disparu voilà près d'un an déjà, le travail de Wayne England, personnel et exigeant revivifiait à sa façon des univers que d'autres préféraient explorer de façon souvent plus conventionnelle, pour ne pas dire lénifiante. De Magic à Donjons & Dragons, il a laissé sa patte dans bien des univers, pour le plus grand bonheur de ces derniers.
Encore là ? Sautez sur votre moteur de recherche favori pour explorer les productions d'un artiste génial.
Une figurine d'Urban War/VOID. Encore du bel England. Remarquez comme le tracé reste visible.

2 commentaires:

  1. Bien triste nouvelle, je dois avouer qu'il a fallu qu'il décède pour que je fasse le lien entre toutes ses oeuvres et que je réalise que tous ces styles étaient les siens. MOn respect et admiration pour son travail ne s'en est qu'accrue.

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    1. Je n'ai moi même réalisé que rétrospectivement qu'il était l'auteur d'oeuvres particulièrement évocatrices que j'avais pu voir dans des univers très différents. Son style sera dur à retrouver, la tendance actuelle étant plus à une uniformisation dommageable qu'à d'audacieuses singularités, hélas.

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