Jouer avec des enfants (épisode 2)

Titillé par l'idée de faire jouer vos bambins avec les petits bonhommes qu'ils vous voient manipuler régulièrement ? Vous avez réuni un peu de matériel sans avoir plus d'idées que ça et sortir une grosse boîte vous paraît encore trop compliqué ? Suivez le guide.

Premiers à avoir saisi le potentiel du look kawai, les compères de Soda Pop Miniatures ont réussi leur coup avec Super Dungeon Explore

L'idée, plutôt que d'accumuler les règles exagérément touffues, c'est de rester simple. Pas de caractéristiques multiples à retenir ou de tableau compliqué à éplucher. Ils savent compter les points sur un dé et reconnaître des chiffres ? Ca suffira parfaitement. Avant les règles, avant les dés, avant même de vous installer autour d'une table ou sur le sol d'une chambre d'enfant, dites-vous bien que vos deux alliés principaux seront la simplicité et surtout un contexte et une histoire.

Des p'tites bestioles poilues parfaitement à même de faire craquer les enfants.

 Ca tombe bien, c'est aussi ce qui me plaît quand je joue. Mais parfois, les adultes et les joueurs réguliers oublient que les plus jeunes ne jouent que pour raconter, vivre et partager des histoires. En déballant votre petit matériel, discutez avec eux en commençant par les laisser choisir une figurine qu'ils aiment. On l'a déjà dit, choisissez des figurines résistantes et à même d'éveiller l'intérêt des plus jeunes (pas sûr que le Prince Démon de Khorne ou la larve stellaire que vous avez amoureusement peint soient les vecteurs idéaux pour ce faire :) ).

Les figurines d'Arcadia Quest toujours en mode kawai mais avec des poses et des trognes plus contrastées qu'ailleurs.

Des gammes comme les mouslings de Reaper, les héros de Super Dungeon Explore ou Arcadia Quest voire les aventuriers anthropomorphes de Dark Sword constituent par exemple des alter-ego idéaux pour les petites têtes blondes. Outre un plateau muni de cases et quelques éléments de décor (toujours plus plaisants pour l'immersion des petits joueurs/joueuses), des petits marqueurs de points de vie et de potions de soins (qui peuvent être l'occasion d'une séance créative partagée) et quelques dés suffiront.

Des beaux p'tits jetons tout mignons, dessinés, découpés et coloriés à l'ancienne. 3 minutes et zéro dépense.

La version 'deluxe'. Avec des compteurs récupérés dans des soldes ou à des occasions diverses. Moins de temps mais plus d'€ dépensés.

Les dés de la boîte Héros de l'Oeil Noir. Trois faces différentes et largement de quoi entamer quelques affrontements.

Pour privilégier le visuel et faciliter l'appréhension de quelques principes de bases, ce sont les dés de la boîte des Héros de l'Oeil Noir qui sont utilisés. La raison ? Ils portent sur leurs faces un nombre différents d'épées, parfaits pour visualiser le nombre de coups portés à l'ennemi (aucun, un ou deux selon le résultat obtenu sur le dé). Pour coller encore à une approche des plus intuitives, le tout de jeu se veut très light : un jet d'un d6 détermine les déplacements des héros (les adversaires ne bougeant que d'une case à leur tour vers les personnages), si une figurine arrive au contact d'une autre, un combat a lieu. Les affrontements sont simultanés, ce qui accélère les tours et réduit les temps d'attentes. A cet âge là, on n'a pas forcément envie d'attendre 5 minutes les autres joueurs.

Pour varier les plaisirs, une petite bande de gargouilles à l'ancienne. Jamais inutile au fin fond d'un donjon

Jamais inutiles non plus des chauve-souris dans un donjon, ça change des gobelins, des rats et autres araignées géantes.

Et comme on n'est pas là pour jouer des péquenauds de base, les gentils héros démarrent avec deux dés de combat là où la plupart de leurs adversaires n'en ont qu'un seul. Seule subtilité : les dés d'attaque se cumulent entre combattants alliés présents sur une même case. il faut donc réfléchir un peu à ses mouvements voire discuter avec le voisin pour combiner ses attaques. Très basique, mais ça incite à ne pas penser (et jouer) tout seul chacun son tour mais ensemble contre le jeu. D'autant que la répartition des blessures reçues par leurs personnages est au choix des joueurs. Les adversaires ne sont pas très fort ni mobiles mais ils sont nombreux. Foncer tête baissée n'est pas forcément une très bonne idée.

Pas mal d'ennemis sur le plateau, mais tous ne sont pas très résistants. En vert et en bleu, des monstres de récup (humains et orcs)

Pour motiver tout le monde, pas besoin d'un scénario des plus complexes : le vol d'une noisette magique qui apporte la prospérité au village, le sauvetage d'un compagnon enlevé ou la poursuite d'un monstre suffisent à susciter des envies d'explorations. Donner des noms aux personnages (ceux des héros comme leurs opposants) et n'hésitez pas à injecter de l'histoire dans le parcours : moins que le nettoyage en règle des salles ce qui compte, c'est d'emporter tout le monde dans une petite aventure, quitte à improviser (un monstre en infériorité numérique préfère tenter de prendre la fuite pour se cacher) ou trichouiller un peu parfois (surprise, le coffre caché dans la pièce contenait une potion de soins qui permet opportunément de restaurer les points de vie d'un héros). De très basique, le jeu peut vite se voir ajouter quelques options (monstres de forces variables, possibilités d'obtenir des compagnons, capacités particulières à chaque héros ou ennemis révélés pièce par pièce) qui entretiennent l'intérêt des joueurs et leur révèle les multiples possibilités du genre. Le mieux c'est d'écouter vos bambins et faire en sorte de les amuser, rapidement, ils se prendront au jeu et sans aller jusqu'à devenir des acharnés (ce qui n'est pas le but), seront contents de "jouer aux bonhommes".

Un chevalier en armure face à une araignée géante

Parfois, avoir des copains, ça aide :)