vendredi 15 janvier 2016

Coloriage : le jour le plus long, peindre 80 figs en un mois

Jouer, c'est bien. Jouer peint, c'est mieux. Quand on pratique des jeux d'escarmouche à base de bandes relativement restreintes, ça ne pose pas trop de souci : la dynamique de peinture est entretenue par le jeu. On démarre avec une poignée de personnages et le temps avançant, quand les bandes grandissent, il suffit d'ajouter une à une les nouvelles recrues, ce qui n'impose pas un rythme délirant et permet de se faire plaisir, surtout quand on a un temps limité pour peindre. Pas étonnant dès lors que les jeux proposant un nombre de figurines réduit aient depuis longtemps ma préférence. Du Confrontation de Rackham jusqu'à Frostgrave en passant par l'indémodable Blood Bowl, une quinzaine de figurines n'est pas une si grosse montagne de gris même pour un peintre du dimanche comme moi. Avec le rythme pépère de celui qui peint comme un gros amateur et doit partager son temps avec la famille et le boulot, ça reste faisable sur un mois. Oui, la productivité de certains stakhanovistes de la fig, capables de peindre cinq fois ça en à peine deux fois plus de temps continue à me fasciner...
L'Empire se mobilise pour défendre ses frontières. Il fa falloir s'organiser pour que tout le monde soit prêt dans les temps !
"Wahou, un guide de peinture d'armée à l'ancienne !"
"Jette-le, tu n'en auras pas besoin :)"
Quand, au début de l'année dernière, un de mes comparses, après moult travail de fond et dans le sillage des évènements que connaissait parallèlement le Vieux Monde avec The End Times, me propose de jouer à Warhammer, je me trouvais donc bien embêté. Pas tellement par le fait de devoir réunir une armée de figurines capables de constituer une force valable (le temps passant, l'accumulation de figurines permet aisément de proxiter beaucoup de choses), mais plutôt par le fait de devoir mettre en peinture quatre vingtaines de figurines dont les deux tiers seraient constituées de sculptures quasi identiques.
"Feuer ! Mettez le monde en couleurs !" On ne les voit pas encore, mais les hommes-bêtes au loin ne sont pas tous peints les vilains. Jouer peint est un plaisir et peindre pour jouer un bonheur. What else ?
Une fois les gugusses sélectionnées, restait à trouver des schémas de couleur pour tout ce petit monde. Peu doué en la matière, la peinture de cette petite force consacre surtout une fainéantise de ma part, mais on gagne du temps comme on peut. En l'occurrence en choisissant des couleurs guère originales. Pour le reste, si l'ensemble finit par prendre un côté ludique, il requiert surtout un réel travail d'organisation. Le travail à la chaîne appliqué à la peinture de figurines donne donc un résultat correct mais guère affriolant. On s'en fiche, pour se faire massacrer au détour du premier jet de dés, le grouillot de base n'a pas besoin de ressembler à grand chose. Surtout noyé dans la masse de ses congénères.
Yahhhhah ! Batailles immenses entre hordes innombrables ! Dans ma tête, Warhammer Battle, c'était ça.
Mais avant d'en arriver là, il faut peindre tout le plastigris pour que ça ait l'air de quelque chose.
Le plan de bataille étant établi, restait à l'appliquer à l'ensemble. Sur 4 petites semaines, bien remplies par la vraie vie et ses aléas, ça laisse finalement assez peu de longues places. Outre la préparation et la sous-couche de masse, le reste a donc tenu en une multiplications de petites barbouilles rapides à coup de quelques minutes par-ci, par là. Couches de base, lavis, un peu de détail et un chouillas d'éclaircissement rapide et zou, le tour est joué. Rien de renversant, d'extraordinaire ou de somptueux, mais sur une table, à hauteur d'homme, ça fait le job. Par contre pas dit que je recommence de sitôt, je préfère les petits groupes aux masses populeuses, tant pour la peinture que pour le jeu, c'est un format qui me plaît davantage.
Les cors résonnent dans la brume qui se déchire lentement. L'aube blafarde voit les deux armées tomber nez-à-nez au coeur d'un hameau dévasté. 
Déplacer des grappes de gus en paquet de 20 peut vite se révéler limitant. L'escarmouche pour les affrontements rapides et plus limités en figs ou le combat de masse mais en 6/10 mm se révèlent être des échelles plus pertinentes et plus agréables à mes yeux. Le premier parce que chaque fig y a une importance (même relative), le second, parce que pour jouer des gros affrontements, c'est nettement plus sympa. Question de goût là encore, d'autant qu'il me faut reconnaître que de vraies belles propositions existent en combat de masse au format 28mm.

Le corps expéditionnaire, tout fier et prêt pour la parade. Ne vous penchez pas trop, de tout près, c'est moins beau :)
Petit récapitulatif et retours sur l'organisation : étant plutôt du genre dispersé, il m'a fallu fixer un petit ordre de marche assez simple, partagé ici pour ceux qui seraient tentés.
  • Recensement des figurines / montage / remise en état : rien de bien long et c'est plutôt marrant.
  • Choix de schéma. Je voulais du rapide et du simple, rien de trop alambiqué, c'est donc un truc de base qui a été choisi sans que je sache bien si ça relevait de quelque chose d'officiel ou non. Là n'est pas l'important de toute façon, l'objectif étant de s'amuser. En m'y mettant, je me suis aperçu que si ça pouvait prendre du temps au départ, c'est un temps qui se rattrape vite au moment de la peinture, puisqu'on sait où on va. Par ailleurs, une palette restreinte évite de multiplier les allers-retours sur les figurines.
  • Couche de base puis peinture : là, il faut se forcer à un peu d'ordre et travailler à la chaîne pour perdre le moins de temps possible (donc visages/peaux, uniformes, armes puis détails rapides). l'essentiel étant d'avoir des couleurs de base posées pas trop salement, puisqu'on ne regarde pas chaque fig individuellement. Eventuellement, les figs de premier rang peuvent bénéficier d'un peu de détails supplémentaires
  • Soclage (même principe de travail à la chaîne). Oui je socle à la fin. Ce n'est sans doute pas toujours très malin mais pour de la troupe de base qui ne nécessite pas beaucoup de fioritures, ça va très bien.
Même les persos ont le droit à un traitement de base, simple et rapide. Pas besoin de trop de fioritures non plus. Surtout que vieux comme il est , il va bientôt y passer, non ?
Le tout ne donne pas forcément l'impression d'avancer vite au départ, mais ensuite, la tendance s'inverse puisque sur la fin, c'est assez rapide. Les plus minutieux auront peut-être du mal (sauf à disposer d'un temps conséquent), mais il faut savoir faire des petits sacrifices sur la finition pour achever l'ensemble à temps. Histoire de ne pas perdre la motivation et s'épuiser dans des tâches répétitives et peu folichonnes, gardez-vos personnages sous le coude pour leur accorder un peu de temps quand vous en avez marre de peindre des lances à la chaîne par exemple. L'idée est d'autant plus pertinente qu'elle n'est pas de moi. En toute fin, une petite séance de nettoyage, peaufinage n'est pas inutile pour les socles les plus crados.
Il vous reste alors une armée en couleurs et la petite fierté de vous dire que vous n'aurez pas à poser du gris sur la table. Pour soi comme pour l'adversaire, c'est toujours plus respectueux et plus sympa.
Evidemment, les joueurs réguliers auront eux pris le soin de peindre progressivement leurs petits bonshommes, un travail de bénédictin, mais c'est un autre débat. :)


2 commentaires:

  1. Je t'avoue que je suis passé au format escarmouche justement pour pouvoir me reconcentrer et entretenir ma motivation, ca me permet de varier et d'apprendre. En parrallèle je reviens sur certains projets d'armée que je fais grandir tout doucement du coup mais au moins ca ne m'ennuie pas.. Quelle que soit l'appproche c'est important que ca reste un plaisir, car faire une partie du hobby de mauvais gré c'est pas vraiment ma définition du plaisir !
    J'aime bien ton approche en tout cas. ^^

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    1. Merci pour ton message et pardon pour la réponse décalée. Mon intérêt premier va à l'escarmouche, c'est vrai, mais comme il ne faut pas mourir idiot, je voulais tester Battle (qui devait disparaître quelques mois après). Du coup j'ai fait un compromis en choisissant une peinture rapide qui fait illusion. Je te rassure ça n'a pas du tout été une épreuve et si Battle n'est pas ma tasse de thé, je me suis plutôt bien amusé et ce fût une expérience enrichissante. J'ai plus eu du mal avec le fait de devoir peindre 'intensivement' qui n'est pas très naturel pour moi. Je peins doucement une moyenne d'une fig semaine quand je suis motivé, d'où le choc ;)
      L'expérience n'a pas été traumatisante, je ta rassure, si ça m'avait saôulé, je ne me serais pas lancé :) Comme je le dis aussi, je pense que la plupart des joueurs peignent leur armée progressivement, ça évite l'effet de masse et l'indigestion potentielle.

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