mardi 31 mars 2015

A quoi on joue ? (Presque) Mordheim

Avant le début du deuxième millénaire de notre calendrier grégorien, Games Workshop inventait encore des propositions ludiques. Tant dans le futur envahi de guerre et de personnages tous plus biscornus les uns que les autres qu'à travers les étendues fantastiques et crasseuses du Vieux Monde, les possibilités de faire mordre la poussière à des adversaires plus ou moins valeureux mais en tout cas très bigarrés ne manquaient pas. Au nombre des bonnes idées de la firme jaune et rouge, il y eut Mordheim, un jeu né d'une idée simple : incarner des bandes restreintes de personnages dans une cité en ruine pleine d'opportunité, bonnes ou mauvaises. Ajoutez-y la possibilité de gagner de l'expérience et de jouer en campagne, et vous obteniez le jackpot.
"Par la lance de Myrmidia, y'a des bestioles partout dans c'te ville !"
Puisant dans l'imagerie développée depuis des années pour Warhammer Battle (la version avec au moins 50 figurines sur la table et aucune gestion de progression), Mordheim s'en démarque en proposant une échelle plus ramassée autour d'une bande de combattants d'une quinzaine de personnages au grand maximum. Au fil du temps, et dans le sillage des bandes de départ, chaque faction disponible dans Battle s'est vue transposée à Mordheim. Et certaines qui n'avaient pas vraiment d'armée ont même parcouru les rues de la sinistre cité (oui, même les amazones !). Si le substrat ludique de départ, sans trop s'éloigner de Battle (surtout , ne pas bouleverser la ligne de caractéristiques GW, figée depuis des lustres !) ne manque pas de finesse, l'amoncellement d'addenda et d'options nouvelles finit par déstabiliser un système pas toujours homogène.
Des possédés, anatomiquement pas toujours homogènes non plus...

vendredi 27 mars 2015

Oyumaru-do : atelier

Le figuriniste moderne, dans l'ascension sans fin de ses montagnes de plomb et de plastique, doit faire face à deux défis majeurs : l'alimentation d'une balance des paiements souvent déficitaire, il faut le dire, et l'épineuse question du stockage de son trésor de guerre. Evidemment, le gros collectionneur aura tout à fait la place de classer dans l'annexe de son ranch ses 50 armées (pourquoi pas peintes et soclées par d'autres), étant donné que son budget consacré au jeu avoisine sans doute celui d'une petite commune rurale (non, je ne pense pas à Rafpark en disant ça, mais plutôt au gros ricain). Pour les autres, stakhanovistes plus ou moins talentueux mais à l'inaltérable motivation, la passion a un prix et (presque) tous les moyens pour le faire baisser sont bons.
Pas folichon, hein ?
Maitre Morikun, bloggeur versatile et volubile, a ouvert il y a peu un petit dojo destiné à faire profiter les masses d'une technique affinée pendant de longues minutes d'une méditation intense : l'Oyumaru-Do. Alléchant, non ? Il faut dire que le soclage, s'il peut se satisfaire de matériaux de récupération et de débrouille reste (relativement) chronophage et le temps libre reste une denrée qui se monnaye cher de nos jours. Heureusement, maître Morikun et son sens de l'à propos juridique (rappelons que toute copie d'oeuvre existante ne peut se faire qu'à des fins d'utilisation privée) et son enseignement aussi clair que l'eau d'un torrent de montagne et pourtant aussi exigeant que l'iaijutsu sont là pour vous aider.
Des socles, de la pâte durcissante, de l'oyumaru, c'est parti :)
Etudiant curieux (et surtout intéressé par l'économie potentielle représentée par la discipline), je me suis donc lancé. Oyumaru ? Check. Socle à reproduire ? Check. Pâte séchant à l'air libre ? Check. J'ai repris les mêmes ingrédients que le maître, pour moins de 20€, on a donc de quoi reproduire un paquet de socles. On plonge l'Oyumaru quelques minutes dans l'eau bien chaude, on la sort, on presse les moules dans la pâte et une fois l'Oyumaru bien sec, on enlève le socle pour remplir le moule de pâte. Un peu de patience (une bonne journée en fait)... et on démoule délicatement, façon Top Chef, saisi dessus-dessous.

Si le côté empreinte est nickel, j'ai salopé l'envers, ce qui nécessitera un peu de boulot avant utilisation, mais la reproduction est impeccable.
Selon la qualité du moulage de votre modèle, vous obtenez un socle (ou un décor) utilisable rapidement. De quoi reproduire à la chaîne vos socles d'armées... et vous épargner de longs moments de soclage patient visant à obtenir une homogénéité salvatrice lorsque viendra le moment de pousser, de vos doigts boudinés, vos figurines peintes plus ou moins adroitement vers le champ de bataille. Pas question de s'emballer pour autant, on parle là d'une technique accessible, rapide mais somme toute grossière qui ne permettra pas de reproduire l'incroyable finesse d'un socle sculpté avec amour. Toutefois, entre cette technique et une poignée de sable jetée sur un bout de plastique, il y a tout de même un monde que l'étudiant de l'Oyumaru-Do se révèlera heureux d'avoir franchi quand il posera sa première figurine sur un socle dupliqué par ses soins.

Ca mérite bien un petit coup, un petit haïku même tiens.

D'un seul petit coup,
Poussé par les mots d'un maître,
Franchir un abîme.

Sayonara, et paf.

mardi 24 mars 2015

Gorkamorka 2015 : Furork Road

On a tous des souvenirs plus ou moins clairs des jeux qui ont défilé devant nos yeux embués d'enfant plus ou moins grand à la bourse plus ou moins pleine. Parfois en grandissant, nostalgie et bonne occasion se combinent pour nous faire retrouver les chemins creux d'une jeunesse pas tout à fait si envolée que ça. Chez certains, ça occupe des caves entières de rayonnage d'un matériel soigneusement traqué avec une passion impliquant sans doute un brin de folie, chez d'autres, il ne s'agit que de vieillies boîtes trainant sur une armoire.

Tombé dans Blood Bowl et Mordheim, j'ai toujours laissé les univers futuristes de GW derrière l'horizon de mes préoccupations ludiques. Necromunda et Gorkamorka étaient sortis et avaient disparu sans que je m'y intéresse beaucoup. Mais voilà, George Miller a annoncé il y a plusieurs mois vouloir réaliser un nouvel épisode de sa saga post apocalyptique Mad Max et en faisant quelques recherches, le côté barré et déglingué de Gorkamorka se fit séduisant. En quelques jours, une petite idée naquit : jouer au vénérable jeu à l'occasion de la sortie du nouveau Mad Max.
Ouais, c'est de la VO, mais faites un effort, c'est vachement mieux que les doublages pourris auxquels on a trop souvent droit depuis quelques années. Bref. Quelques échanges sur la toile m'orientèrent vers le sire Robomatix, possesseur d'une belle collection et disposé à s'en désaisir à un prix fort raisonnable. Me voilà donc devant moult et moult figurines ajoutés à une modeste collection personnelle très mélangée. Entre de la récup de 40K et des figurines d'époque, on trouve de tout et c'est tant mieux, il y aura de quoi faire, l'idée étant de permettre à 3 ou 4 joueurs de se mettre sur la tronche à coup de dakka dans la bonne humeur.
Du gretchin monobloc façon 40K ancienne époque...
Me reste à trier et monter tout ce beau monde pour voir ce que je peux en tirer mais avec une centaine de piétons et une grosse vingtaine de véhicules, je pense qu'il y en aura pour tous les goûts. Avec une lecture rapide des règles je n'ai plus trop en tête les impératifs propres à la construction d'une bande mais je vais m'y plonger vite fait, histoire de donner forme à tout ce petit monde rapidement. Je n'aurai pas craqué ma bourse pour récupérer tout cela à prix d'or, heureusement, il reste des vendeurs sympathiques préoccupés par autre chose que la transformation du plomb en or.
Il manque encore quelques sachets de corps et armes en tous genres...
La suite, quand tout le monde tiendra debout, je ne suis pas fou au point de me coller un délai limite, je me connais. Lentement et sûrement.


lundi 16 mars 2015

Shopping : Bones par Reaper

Leur premier Kickstarter avait cassé la baraque et fait le tour des sites d'amateur de figurines. Après avoir achevé les livraison et mis à disposition les figurines de la gamme Bones sur leur site, les compères de Reaper ont remis le couvert avec le même succès pour une version 2 de leur aventure dans le monde du financement participatif (au total, presque 6,6 millions de dollars ont été collectés au cours de ces deux campagnes).
Mr Bones, figurine clin d'oeil du premier KS. Eclairage hivernal pourri
Au départ, une idée : retirer dans une version plastique souple et résistante, des figurines de leur gamme métal afin de les proposer à des prix défiant toute concurrence. Ok, on perd (un peu) en qualité mais étant donné le prix à l'unité, il s'avère difficile de chipoter. Avec un minimum d'efforts, les figurines Bones peuvent même avoir l'air tout à fait correctes une fois coloriées.
Non, la peinture n'est pas de moi mais de James Wappel, mais les figurines sont bien issues de la gamme Bones
Tout ça pour dire quoi ? Que la boîte du deuxième Kickstarter est arrivée il y a peu. Finie le carton blanc et les sachets individuels : on a droit à une boîte plus colorée dans laquelle trois sachets de figurines en vrac laissent entrevoir la variété de bestioles proposées (le tout pour 100$ de l'époque). Si les plus exigeants n'y retrouveront certes pas une qualité de moulage et des détails parfaits (on trouve quelques lignes disgracieuses très difficiles à ébarber sur ce matériau flexible), force est de reconnaître que les modèles produits ne déparent pas à côté de nombre d'autres gammes.
Ca, c'est de moi, pépé sortant de son bain de vernis...
L'avantage principal, outre une possibilité de peindre directement la figurine sans sous-couche (ça marche, testé et approuvé, veillez toutefois à bien la nettoyer à l'eau savonneuse pour en éliminer toute trace de gras), c'est que votre bestiole ne craindra ni chute, ni choc. Même piétinée, jetée, triturée par les doigts boudinés de vos enfants chéris, les petits bonhommes ne craignent rien. Ce qui en fait des compagnons parfaits pour amuser les bambins curieux des créatures fièrement coloriées par vos doigts impatients.
Il y a de quoi faire non ?
Clairement orientées médiéval-fantastique D&Desque, les packs contiennent aussi quelques personnages futuristes, pulp ou... autres. Parfait pour du 'count-as' ou des projets ludiques ou peinturluresques annexes. Vu le prix et l'avantage de la résistance, la gamme Bones réussit son pari. Tout le monde ne s'y retrouvera pas mais avec ça vous êtes sur d'avoir un tas de figurines à peindre pour un bon moment et de ne pas craindre pour leur stockage. Petit plus, la version 2 du Kickstarter propose des socles certes basiques mais parfaits pour accompagner les bestioles.

jeudi 12 mars 2015

Shopping : Redbox Games

Tombé dans la Kickstarterite comme beaucoup ces derniers moi j'ai découvert Redbox Games à l'occasion d'un des projets de Tre Manor visant à financer la production de nouvelles figurines pour sa gamme.

Maîtrisé, l'ensemble du processus (un kickstarter d'envergure modeste pour produire une ligne de figurines clairement définie) est rafraîchissant à l'heure où les projets sont souvent devenus des coups marketings bien orchestrés par des profiteurs géniaux qui tablent sur l'appétit démesuré de fans compulsifs pour produire des gammes et des jeux qui ont souvent moins de suivi que d'updates pendant la campagne de financement.

Chez Redbox, rien à voir, le sculpteur, même s'il pourrait améliorer le travail fourni en amont de la campagne (souvent juste un titre et une note d'intention sans guère d'images), annonce clairement son intention, partage la progression des sculptures et ne se lance pas dans des promesses démesurées. A l'issue d'une campagne tranquille au cours de laquelle nombre de sculptures ont été dévoilées, j'ai donc reçu en début d'année (deux mois environ après la fin de la campagne, un fait notable en soit...) un petit paquet contenant les 7 figurines choisies à l'époque.

Moulées en métal, toutes révèlent une belle personnalité, à la fois propre à la bande dans laquelle elles prennent place, mais aussi individuellement. Trognes, poses et détails contribuent agréablement à différencier les unes et les autres.

Petit bémol, l'envoi dans un emballage souple et les soins des divers services postaux ne se révèlent pas toujours être une combinaison judicieuse pour le bien-être des petits soldats. Outre quelques armes tordues, aucune casse n'est cependant à déplorer, un cocon de papier-bulle ne serait cependant pas de trop pour garantir la sécurité des figurines pendant le transport. Ne reste qu'une chose : peindre !

Pour les intéressés, Manor a lancé un autre Kickstarter (dès que le précédent est bouclé et livré, il lance une nouvelle vague), cette fois autour d'une horde de 'méchants'.