jeudi 20 octobre 2016

Blood Bowl is back !

1986, Games Workshop sort un jeu de figurines... en carton. Blood Bowl était né, mixant le football (dans sa version américaine) et les mécaniques d'alors du système de la firme en jaune et rouge. 30 ans, quatre éditions et des centaines de figurines plus tard, dans le sillage d'une (r)évolution significative depuis la sortie d'Age of Sigmar, la marque anglaise annonce le retour pour cet hiver d'un jeu qui n'a jamais cessé d'être pratiqué tout au long de son existence. Des joueurs de carton à la nouvelle édition, retour sur le jeu de plateau le plus joué de l'écurie anglaise... et les raisons de son indémodable succès.
Et ouais. Blood Bowl est de retour. Ca va cogner


La première boîte, fine et rouge, contenait donc une palanquée de pions cartonnés destinés à représenter les joueurs, le temps que sortent les figurines des différentes races en bon vieux métal. Sur un plateau "façon puzzle" composé de six tuiles à emboîter et d'un fond vert délicieusement rétro, les bases du jeu étaient déjà posées : deux équipes, face à face, devaient -pour marquer et gagner le match-, amener la balle dans les mains de l'un de leurs joueurs dans la zone d'en-but adverse. Entre temps, presque tout est possible : passes, tacles, blocages vicieux (et blessures subséquentes) ou esquives audacieuses. Zone mortelle (Death Zone dans la langue de JRR Tolkien), la première extension, sortie un an plus tard, intègre tout ce qui fera le sel de Blood Bowl au long de son existence : le jeu en campagne, les coups-fourrés, de nouveaux rosters (des équipes composées de nouvelles races) et des tas d'autres petites options - lourdes à l'époque - mais constitutives de l'identité forte du jeu. Tout comme son lien avec l'univers du jeu de figurines Warhammer Battle, puisque les races et les équipes sont toutes issues du Vieux Monde qui voient ces mêmes races s'étriper sans fin. Les sculptures de la première édition, pleines de charme, manquent de variété mais différencient néanmoins suffisamment les races et les équipes, surtout quand elles sont peintes avec les couleurs vives de l'époques !
La première édition de Blood Bowl, version française (notez le sous-titre impayable), traduite et distribuée par Jeux Descartes. Une boîte dont le contenu tout carton ne diffère guère des wargames de l'époque.
A peine deux ans plus tard (1988), le succès étant au rendez-vous, le jeu connaît une deuxième édition qui éloigne le corpus de règles du standard des jeux Games Workshop pour coller plus encore à l'ambiance d'un jeu de sport violent et décalé. Finie la fine boîte et les pions : un terrain en "astrogranit" (du polystyrène sculpté) en trois parties accueille une équipe orque et une équipe humaine (toutes deux en plastique colorés, monopose et monobloc) ainsi qu'un matériel riche allant des indispensables gabarits (passe ou dispersion) aux sympathiques bandeaux d'équipes.  Le nombre de races jouables reste nombreux, et deux extensions (publiées sous la forme de livres) permettent de prolonger le fun : le Supplément des règles et Stars. Ce dernier détaillant sous forme de cartes de nombreux profils de stars extrêmement variées. Les races y sont classées par alignement et il est possible pour un coach de constituer une équipe multiraciale pour peu que ses membres appartiennent au même alignement. Comme dans la première édition, des règles de jeu en campagne et d'expérience permettent de faire progresser les joueurs et de faire évoluer tout ce petit monde vers les chemins de la gloire.
Deuxième édition, l'ogre à l'iroquoise est toujours de la partie mais la boîte a pris du volume.
De nombreuses sculptures accompagne cette deuxième édition dont la grosse boîte et l'illustration criarde envahira de nombreux rayons et de nombreuses tables. Comme pour la première édition, en France, c'est Jeux Descartes qui traduit la boîte et ses suppléments pour les diffuser, rendant du même coup le jeu largement visible et disponible dans de nombreuses boutiques. Niveau règles, la bonne nouvelle de cette édition, c'est la possibilité de mixer les races et l'intégration d'une valeur de 'calme'. La diversité des profils rend cependant les parties parfois compliquées à gérer et il faut (une règle d'or à Blood Bowl) penser à bien identifier chaque joueur pour que tout le monde s'y retrouve (à la fois le possesseur de l'équipe et son adversaire, évidemment). Games Workshop accompagne le tout d'infos aux couleurs de différentes équipes célèbres du background du jeu.
Dungeonbowl revient au tout carton, mais garde les figurines plastiques monoblocs. Pour aider les joueurs à s'y retrouver, GW fournissait des socles colorés et des autocollants numérotés.
Les orcs de l'époque, notez qu'on joue avec un botteur à l'époque. Depuis, il a disparu.
Pour varier les plaisirs, une autre extension permettra de se friter dans les tunnels avec Dungeonbowl, enfant bâtard d'une partie de Blood Bowl et d'un Dungeon Crawler. On s'y fracasse joyeusement la tronche en cherchant des coffres disséminés dans un labyrinthe souterrain. Etonnamment, l'ensemble est assez frais pour proposer une approche singulière du jeu. Proposé dans une boîte cartonné avec des joueurs colorés et monoblocs (des elfes et des nains, parfaits pendants des orques et des humains de la boîte de base de cette seconde édition), le jeu se compose de cartes, de règles et de tunnels façon donjon. Toutes ces figurines aux couleurs pimpantes et monoblocs resserviront dans Kerrunch, un des jeux de la série light qui sort en 1991 avec Mighty Warriors, Ultra Marines et Space Fleet.
Kerrunch, un Blood Bowl light avec figurines plastiques monoblocs et carton hyper light. Rien d'inoubliable mais fun.
L'objectif est clairement de proposer un jeu simplifié et très abordable à même d'attiser la curiosité des plus jeunes (tout en fourguant de la fig plastique colorée et des plateaux-puzzles en carton fin). Sans s'avérer inoubliable, Kerrunch propose une alternative accessible pour jouer avec le petit frère ou le petit cousin. Pour la profondeur et une approche évolutive en revanche, on repassera. La deuxième édition et son plateau vivront jusqu'en 1994 et contribueront énormément à construire le ton singulier de Blood Bowl et à en étoffer le background, notamment via les innombrables vignettes présentes dans les ouvrages et les nombreuses illustrations qui les ponctuent. Mais le jeu, touffu, propose des parties plutôt longues entre la diversité des compétence,s des caractéristiques et des races accessibles, il faut une organisation efficace et une bonne mémoire pour parvenir à faire des parties qui durent moins de trois heures.
Les orcs de la troisième édition. Changement de style et d'ambiance.
La troisième édition du jeu sort en 1994 avec un plateau cartonné repliable, de nouvelles équipes en plastiques dans la boîte de base et un recentrage général des règles au profit d'un format de jeu plus unifié et plus lissé. Les caractéristiques sont simplifiés, les compétences précisées, le système de tours allégé (avec un nombre de tours fixes et des turnovers plus punitifs qui accélèrent le jeu)  : emballé dans une nouvelle boîte au design alléchant contenant ce qu'il faut de jetons, de feuilles de références et de gabarits divers, on tient là un fort joli produit et un très bon jeu. Evidemment, dans la foulée de cette nouvelle édition, Games Workshop s'empresse de sortir de nouvelles sculptures pour élargir encore le nombre de rosters jouables avec son matériel. Jusque-là plutôt dans le registre de races fantastiques vêtus d'armures plus ou moins ésotériques de football américain, les figurines opèrent à cette occasion un rapprochement marqué avec l'univers de Warhammer Battle : les looks et les couleurs des différentes races se rapprochent de ceux de leurs homologues armés qui s'affrontent sur les champs de bataille du Vieux Monde.  Chaque race emblématique aura sa boîte d'équipe, Une bonne idée, mais, limitées à 12 joueurs, les équipes invitent et incitent les joueurs à compléter leur équipe via des blisters individuels, comme pour les stars, disponibles à part. On ne se refait pas.
La quatrième édition. l'ogre est toujours là mais sans son iroquoise. Un simple changement d'emballage graphique pour peu de changements de fond.
Et puis le temps passe, Games Workshop produit beaucoup d'autres jeux dans les années 1990 du coup Blood Bowl ne connaîtra pas de nouvelles sorties avant la quatrième boîte de 2002. Une boîte qui n'est autre qu'une ressortie repackagée de la boîte de la troisième édition accompagnée de règles très peu modifiées. Et depuis, plus rien... jusqu'à l'annonce, inespérée, de l'hiver dernier évoquant le retour des Jeux Spécialistes dans lesquels Blood Bowl avait été classé. C'est que, malgré l'absence de nouvelle boîte depuis 2002, Blood Bowl est loin d'être mort. Très loin même. Le papa du jeu, Jervis Johnson lui-même, n'a d'abord pas chômé pour faire vivre son bébé. En 2000, il présente une nouvelle version des règles dans la premier numéro de l'Official Blood Bowl magazine (version utilisée dans la boîte de la quatrième édition), texte qui sera amendé par la suite avant la création du Blood Bowl Rules Comittee (BBRC). L'instance, révisera ensuite chaque année, le corpus de règles en cours pour en amender certains points (et en ajouter d'autres), proposant l'intégration de nouveaux rosters et peaufinant les règles générales.
Blood Bowl et ses easter eggs
Au fil du temps, le comité proposera donc un Living Rule Book (LRB) qui n'aura de cesse d'évoluer au fur et à mesure des retours de la communauté et des joueurs tout en injectant un peu de nouveauté dans un système qui bénéficie largement de ces mises à jour régulières (approfondissement et équilibrage des règles de jeu en campagne et ajout de races et d'équipes jouables, les dernières en date Slanns, Chaos Pact et Underwold rejoignant les 21 autres en 2007). Toutes ces règles seront disponibles au fil du temps via le site de Games Workshop, permettant aux joueurs du monde entier de se tenir au courant. En 2009, la sixième et dernière version du LRB voit le jour (c'est le CRP - Competition Rules Pack-) et puis les Jeux Spécialistes disparurent... et Blood Bowl et le BBRC avec eux.
La NAF, organisation mondiale qui chapeaute les tournois de Blood Bowl, organise la coupe du monde et entretient vivante la flamme du jeu
Le retour annoncé du jeu pour son trentième anniversaire, et la forme de ce retour en disent long sur l'impact que Blood Bowl a eu et a encore de par le monde. Car, en dépit de son abandon par Games Workshop, le jeu est loin d'être mort. Dès les années 90 et le début des années 2000, l'émergence de l'interweb permet aux fans de se retrouver en ligne, des propositions pour jouer à distance se mettent en place (on peut même jouer via e-mail) et des ligues se créent sur le réseau mondial (qui se souvient du défunt Francebloodbowl ?) qui sont souvent autant de laboratoires avec leurs règles maison. L'autre facteur de cohésion de la communauté, c'est la NAF fondée là encore par Jervis Johnson lui-même. Créée pour centraliser les documents relatifs au jeu et permettre un système de classement international, la NAF sert à la fois de point de ralliement d'autorité suprême et de gentil organisateur., disposant notamment de relais dans le monde entier et organisant notamment la Coupe du Monde de Blood Bowl (si, si), dont la troisième édition a eu lieu à Lucques en Italie en 2015, rassemblant pas moins de 900 joueurs.

Car si Games Workshop a laissé son bébé se débrouiller tout seul, l'interweb et la NAF ont continué d'en prendre soin... aidés en cela par de nombreux fabricants de figurines qui y ont vu une belle occasion d'occuper un terrain laissé en friche. Car depuis le début des années 2000, Games Workshop n'a plus produit de nouvelles figurines pour le jeu. La rareté et la spéculation auxquels les blisters de l'époque se négocient font le bonheur d'éditeurs tiers qui se lancent dans la production d'équipes alternatives de "football fantastique" (et oui, Games Workshop reste chatouilleux sur ses propriétés intellectuelles, même en friche). Impact, Greebo, Willy Miniatures, RN Estudio, Meiko Miniatures et bien d'autres donnent bientôt naissance à d'innombrables équipes allant du potable au superbe. Entre temps, Cyanide, éditeur de jeux vidéos déjà auteur de Chaos League (un Blood Bowl-like) a obtenu la licence officielle et distribué deux éditions du jeu (en commençant à chaque fois par une version limitée à quelques équipes...), popularisant Blood Bowl encore un peu plus en dehors du cercle des connaisseurs et contribuant à en faire une marque forte, tout en accompagnant le tout d'un emballage visuel au goût du jour. Les fans ne s'y retrouvent pas tout à fait (il faut faire des compromis pour que le jeu soit plus rapide et visuel), mais les deux éditions vivent bon an, mal an tout en connaissant une série d'extensions progressives.
Avec la sortie du jeu vidéo, Blood Bowl a droit a un petit lifting visuel. Le jeu, assis entre la nécessité de plaire aux amateurs de jeux rapides et celle de rester fidèle au plateau pour attirer les fans ne sera pas exempt de défauts mais permettra à Blood Bowl de rester dans les mémoires (et de convaincre de nouveaux amateurs ?).
Tout change quand l'interweb se met à bruire de nombreuses rumeurs annonçant le retour de Blood Bowl... Des rumeurs qui se confirment bientôt quand des visuels puis des images des nouvelles sculptures circulent un peu partout. Etonnamment, Games Workshop ne fait pas trop de rétention d'informations et profitent de ses différents salons pour évoquer le jeu et montrer l'avancement du design. Un tournoi a même lieu au Warhammer World en mai, entre deux bagarres de space marines et de stormcasts. Le retour du plus populaire des jeux de plateau de Games Workshop est désormais officiel depuis quelques jours, annoncé au travers d'un site internet dédié. Un site tout entier dédié à un jeu. Même Age of Sigmar, la nouvelle version de Warhammer n'a pas eu droit à un tel traitement. Autant dire que la révolution est de taille pour la firme en jaune et rouge qui a même ouvert une page Facebook autour du jeu et y diffuse régulièrement des images des nouvelles sculptures et quelques petits messages dans le ton du jeu.
Blood Bowl, un ton à part depuis la deuxième édition du jeu (Pete Knifton réalise 95% des illustrations intérieures de l'époque, une belle réussite).
S'il est des choses qui peuvent expliquer la popularité continue de Blood Bowl au fil du temps, outre des règles affinées au travers d'années de jeu et d'échanges, l'approche décalée et légère de son écriture compte pour beaucoup dans l'identité du jeu notamment depuis la deuxième édition. Car entre les "Le saviez-vous ?" relatant les anecdotes et déboires restés célèbres de nombreuses gloires de ce sport, les petites histoires liées aux trophées et aux équipes les plus réputées, Blood Bowl aime à cultiver une approche singulière entre humour noir, rire jaune et écriture décomplexée très bien illustrée par les échanges entre les deux emblématiques commentateurs Bob et Jim. Le tout n'étant qu'un jeu, les auteurs s'en donnent à coeur joie pour créer des personnages hauts en couleur et des anecdotes savoureuses là où leurs confrères décrivent avec force sérieux un futur où ne règne que la guerre... L'autre particularité de Blood Bowl, c'est, comme d'autres jeux de GW, de ne pas avoir été touché par la "patte John Blanche". Non que l'homme soit un mauvais artiste ou un directeur créatif discutable (au contraire !), mais son style n'est en rien proche du design coloré et pseudo-réaliste de Blood Bowl qui prend plutôt un malin plaisir à jouer avec les codes du sport dans nos sociétés modernes.
Pete Knifton, génail dessinateur méconnu dont les oeuvres participèrent largement à la création du ton si singulier de Blood Bowl
A ce titre, la seconde édition et ses illustrations (notamment celles de Pete Knifton) contribuèrent beaucoup au ton si particulier du jeu que de nombreux joueurs et coachs cultivent encore aujourd'hui dans les noms ou les couleurs de leurs équipes et de leurs joueurs. Outre ce ton, Blood Bowl possède une autre particularité rare chez Games Workshop, celle de proposer un système de jeu en campagne rôdé à force d'avoir été trituré dans tous les sens au fil des ans et au fil de nombreux tournois, un système qui garantit une rejouabilité quasi infinie à tout joueur puisque toute équipe peut évoluer le temps d'une compétition, voire de plusieurs, voire encore au fil de différentes saisons. Outre qu'il existe de multiples choix de développement pour une équipe, il est de plus toujours possible de piocher à loisir dans les 24 rosters jouables disponibles pour changer de perspective ou essayer une approche nouvelle. Avec un tel bagage, il n'est pas si étonnant que Blood Bowl continue, trente ans après sa première édition de pouvoir compter sur une communauté mondiale très active et impliquée. C'est sans doute ce qui a motivé le choix par Games Workshop de commencer la résurrection des jeux Spécialistes par Blood Bowl.
Les premiers mock-ups de boîte reprenaient l'exacte illustration du jeu vidéo
2016 sera donc l'année de la cinquième édition pour ce que les flyers et autres vidéos promotionnelles auront beau jeu d'appeler LE jeu de football fantastique. Mais qu'en attendre. Etrangement, Jervis Johnson ne semble pas impliqué dans cette ressortie, Andy Hoare faisant office de figure publique pour l'accompagnement de cette nouvelle édition. Une question a rapidement fait couler beaucoup d'encre numérique : quid des règles ? Dès mai, un début de réponse apaisait la communauté quand le tournoi proposé à Warhammer World eu lieu en se basant en grande partie sur les règles actuelles. Au fil des sorties publiques de l'équipe de design, il se confirma vite que le corpus des règles ne changerait pas (ou très peu), un choix logique pour deux raisons. La première : pour faire de ce nouveau Blood Bowl une réussite, il ne faut pas s'aliéner les joueurs pour qui le corpus actuel (bien que pas toujours idéal) a largement fait ses preuves; la seconde étant justement que ces règles sont le fruit de nombreuses parties et évolutions et qu'avec à peine quelques mois de visibilité Games Workshop ne pouvait décemment pas remettre le système à plat pour proposer une approche différente (il faut le dire, Games Workshop n'a jamais été connu pour ses règles pointues, à l'exception justement de Blood Bowl qui est un vrai jeu de placement exigeant demandant une gestion constante du risque et donc une vraie stratégie). Outre quelques ajustement sans doute mineurs (le receveur humain coûte 10 000 de moins dans sa nouvelle version), le Blood Bowl de 2016 ressemblera fortement à celui qui se joue de par le monde depuis longtemps.

Après avoir teasé gentiment la nouvelle boîte tout au long des dernières semaines puis l'avoir dévoilée avec la mise en ligne d'un site dédié, Games Workshop sortira Blood Bowl dans quelques semaines (mon petit doigt évoque une précommande dès le 18 novembre et une sortie le 25 avec moult évènements en magasins, le tout soutenu par un White Dwarf de décembre) pour pousser Blood Bowl comme joli cadeau de Noël que nombre d'hobbyistes pris entre collectionnite et nostalgie ne pourront manquer de se procurer. Mais Games Workshop veut sans doute plus, la mise en place d'un site dédié et ce que la suite annonce (une nouvelle version de Death Zone avec des règles de ligue, des rosters supplémentaires et des sculptures de nouvelles équipes - outre les orcs et les humains de la boîte, skavens et nains ont déjà été montrés et une équipe de Nurgle et une autre de l'Union Elfe -les elfes pro ?- seraient dans les tuyaux) montre que la firme anglaise entend bien faire de Blood Bowl un produit qui compte et il faudra s'attendre à ce que les semaines et les mois à venir distillent des nouveautés plus ou moins régulières (nouvelles équipes et extensions - qui a dit Dungeonbowl ?-).
Le Deathroller nain sera bien de la partie, sans doute en blister séparé
Nurgle serait aussi de la fête. Et les cheerleaders aussi. GW semble avoir l'intention de réoccuper agressivement l'espace envahi ces dernières années par nombre de petits éditeurs
Et comme chez les rouge et jaune on n'est pas totalement fou, cette version 2016 suit la tendance actuelle de la maison de Lenton : une hausse de la taille des figurines (dont les socles s'élargissent également). Un changement mineur mais qui a deux effets : rendre obsolètes de nombreuses sculptures proposées par des fabricants tiers (souvent plus menues, à quelques exceptions près) et inciter les joueurs à se procurer les nouvelles équipes (un paramètre sans doute moins vérifiable parce que nombre de joueurs pourront toujours -et préfèreront probablement- continuer à jouer avec leur matériel, parfaitement compatible avec ce nouveau Blood Bowl). Sans compter que mine de rien, Blood Bowl est aussi la preuve que le Vieux Monde n'est pas mort, bien qu'il ne soit qu'une toile de fond de Blood Bowl, il existe bel et bien quelque part. Peut-être pourrait-on revoir Mordheim un jour...
La boîte de la nouvelle édition. Plastique coloré, plateau double-face, gabarit et dés à foison seront de la partie.
Blood Bowl marque donc un retour agressif de Games Workshop sur un terrain jusque-là laissé en friche. Cette volonté de conquête et d'ouverture sur un public large (le site en est la preuve) pourrait elle aller jusqu'à un prix raisonnable ? Avec 12 figurines, la boîte fait partie des plus légères au vu des dernières sorties de la maison de Nottingham qui tape plutôt dans les 40-50 figs pour 120-140€. Avec trois fois moins on serait en droit d'attendre un prix diminué en conséquence. un calcul que GW a tout intérêt à faire - et fera probablement -, d'autant que Death Zone sortirait dans la foulée accompagné des premières équipes. Les stars, disponibles via des cartes, sans doute achetables séparément, seront également proposées en blisters individuels, ce qui permettrait d'approfondir les achats pour chaque possesseur de la boîte. un calcul que le GW des années 90 faisait sans problème mais sur lequel le précédent dirigeant Tom Kirby ne semblait plus vouloir miser, jugeant ce créneau trop peu intéressant. Reste à voir si ce pari s'avèrera payant pour Games Workshop, ou s'il sera jugé trop tardif par les fans largement équipés ou trop peu alléchant par les nouveaux joueurs.
La règle d'or orque
Si Games Workshop fait le pari d'un prix attractif, Blood Bowl reste un jeu qui mérite d'être pratiqué et que tout amateur aurait tort de dédaigner. A ceux que la profondeur des règles pourrait rebuter, un petit conseil, jetez on oeil aux règles du Beach Blood Bowl ou du BB7 de la NAF, des palliatifs rapides pour les plus pressés ou qui désirerait se plonger en douceur dans les mécaniques du jeu. Il faut noter que Games Workshop propose également d'ores et déjà quelques 'tutoriels' destinés à familiariser les nouveaux joueurs avec les différentes actions de jeu et leurs implications, le tout accompagné de vidéos explicatives.
Né de l'histoire même du Blood Bowl, le Docteur Half ne pouvait que se réjouir d'un tel retour.

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Le site de Blood Bowl
Le site du jeu vidéo
Le site de la NAF
La page Facebook de Blood Bowl
L'ami Gilel a donné un point de vue éclairé sur la ressortie du jeu, ça m'évitera de faire la même chose.

2 commentaires:

  1. excellente synthèse, très complète, merci !

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    1. De rien, ravi que ça puisse servir :) Merci de ta lecture !

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