lundi 1 mai 2017

Interview : Burn Out (et plus) par Mohand

La figurine, comme beaucoup d'autres loisirs dis « de niche », c'est une affaire de passion avant tout. De celles qui vous font travailler jusqu'à des heures indues et vous lancer dans des projets auxquels vous avez parfois le sentiment d'être le seul à croire. Mais heureusement, la passion est également communicative et constitue souvent un moteur tellement forte qu'elle donne naissance à des projets et des élans collectifs inoubliables pour ceux qui les vivent et ceux qui y prennent part. La rencontre de Mohand, peintre, sculpteur et auteur passionné et de Minus, peintre, joueur et bidouilleur de règles tout aussi passionné a donné naissance à Burn Out, une proposition ludique originale dans le monde post-apocalyptique d'Eden. A l'heure où la campagne de financement participatif lancé pour donner vie à cette extension est dans ces dernies jours, il était temps d'en savoir plus en rencontrant ces deux créatifs. Première étape avec Mohand, celui par qui Eden (et ses déclinaisons) sont arrivées.

Les Askaris disponibles avec Burn Out. Je dois dire que la faction a un sacré look :)
L'idée d'une extension pour Eden existe depuis longtemps ?

Nous avons toujours des idées pour le jeu. Celle-ci en était une qui me trottait dans la tête depuis un petit moment. La communauté des joueurs d'Eden est vivace et nous discutons beaucoup avec elle. Quand j'ai découvert que Minus avait commencé à bidouiller quelques propositions pour prolonger Eden autrement, je l'ai contacté pour en savoir plus. Il y avait beaucoup de choses intéressantes dans ses propositions mais j'ai voulu lui proposer le défi d'aller plus loin et d'imaginer un pari un peu plus ambitieux.
Le plateau et les décos de Bun Out. Franchement plus classieux qu'un simple espace plat, non ?
La proposition d'un mode de jeu 'campagne' pour Eden était une demande de la communauté ?

Pas spécialement, c'était surtout une volonté de notre part d'offrir aux joueurs actuels une possibilité d'utiliser leurs figurine différemment tout en intégrant un mode de jeu jusque-là inexistant à Eden. Je pense que le jeu en campagne est un dispositif intéressant à même d'intéresser des joueurs différents, ceux qui ne prennent pas forcément part aux tournois ou apprécient moins le côté compétitif. Avec Burn Out, l'idée est aussi de permettre de jouer autrement dans l'univers d'Eden, de développer des histoires et d'inciter les joueurs à imaginer leur propres aventures. Et puis, nous aimons aussi surprendre la communauté des gens qui suivent la gamme, Burn Out, c'est aussi une façon de leur proposer quelque chose qui n'était pas forcément attendu. La boîte proposera pas mal de scénarios et même une campagne liée aux deux starters disponibles en même temps sur une sorte de relecture de l'histoire du capitaine Crochet à la sauce Eden, il y aura vraiment plein de possibilités.
Le starter convoi, version "enfants" de Burn Out, une idée vraiment plaisante.

La création de Burn Out a-t-elle été un processus compliqué ?

Compliqué n'est pas le mot. Ca demande du travail c'est évident, mais il y a eu beaucoup d'échanges constructifs avec Minus et l'équipe qui veille aux règles d'Eden. Lors des Happy Factory Days (NDLR : des journées consacrées aux jeux d'Happy Factory Games avec tournoi et concours de peintures), on a mis les règles dans le mains des joueurs puisque les tables de jeu en off (hors tournoi) fonctionnaient avec Burn Out. Il y a eu plein de retours positifs et ça c'est toujours agréable. Le reste du travail à consister à mettre sur pied un prototype, à faire des calculs et à essayer de créer un maximum d'engouement autour de Burn Out.

"Nous ne sommes pas une grosse boîte qui possède un magot nous permettant de développer de nombreux projets avec une grosse force de frappe, c'est pour ça que des moments comme cette campagne sont essentiels pour nous. Le soutien et l'appui de nos fans et des amateurs nous sont indispensables pour continuer à proposer des projets au contenu le plus abouti possible"

D'où le choix d'une campagne participative via Kickstarter ? C'est aussi une façon de toucher un public plus international ?

Oui, Kickstarter est la plus grosse plate-fome du genre et les joueurs ont maintenant l'habitude de surveiller ce qu'il s'y fait. Et c'est vrai que c'est un moyen de faire connaître Eden au-delà de nos frontières ce qui est parfois compliqué et coûte énormément en publicité. Une campagne comme celle-là est autant une vitrine qu'un instrument de communication et de financement pour nous qui sommes une petites structure. La figurine reste un marché compliqué dans lequel il est difficile d'exister. Depuis la reprise de la gamme par Happy Games Factory, nous sommes sur de bons rails et si Eden et cette extension constituent notre véritable passion, des projets plus grands publics sont par essence plus visibles et plus attractifs pour la majorité des joueurs. C'est cette diversité qui nous permet de faire continuer à exister Eden et à le développer. Ca, une communauté dynamique et motivée et une équipe soudée. Nous ne sommes pas une grosse boîte qui possède un magot nous permettant de développer de nombreux projets avec une grosse force de frappe, c'est pour ça que des moments comme cette campagne sont essentiels pour nous. Le soutien et l'appui de nos fans et des amateurs nous sont indispensables pour continuer à proposer des projets au contenu le plus abouti possible.
Un nouveau type de starter, débloqué par la campagne de financement Burn Out : un triple starter modulable entre Convoi, Anges de Dantes et Jokers. Bien vu et bienvenu.

Comme les kits modulables pour les gangs en cours de financement grâce à la campagne ? 

Exactement. Ce sont des choses dont nous avions envie depuis longtemps et que les joueurs nos réclament également. Grâce à ces kits, chacun pourra personnaliser un peu plus ses combattants et le donner une apparence vraiment singulière. C'est quelque chose dont nous sommes fiers et qui je pense est attendu.
La modularité, c'est la vie :)

Stygmata proposait également des éléments de personnalisation pour les personnages était-ce un test ?

En partie, on voulait rendre possible la diversification des figurines sans que cela ne soit trop compliqué. Cela demande énormément de travail mais nous apprenons petit à petit et je pense que tout le monde s'y retrouve. C'est pour cela que si les joueurs (et les autres) souhaitent nous voir aller dans cette direction, il faut vraiment qu'ils affichent leur soutien. On a essayé de proposer des prix intéressants et je pense vraiment qu'ils le sont. Mais nous avons besoin de soutien pour permettre à toutes ces idées de voir le jour sur un projet comme Burn Out.
Les objectifs débloqués par la campagne Burn Out à l'heure actuelle. Et comme dirait l'autre : "c'est pas fini".


Première extension pour Eden. Cela signifie-t-il qu'il y en aura d'autres à l'avenir ?


On a des idées plein les cartons mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Nous nous concentrons sur les projets en cours avant d'envisager la suite. Evidemment que nous avons des envies et des pistes mais il nous faut être prudent pour les développer sans nous mettre en danger. Stygmata nous a demandé du boulot et nous sommes contents du résultat, comme Burn Out, je pense que ce jeu propose une autre porte d'entrée dans Eden et que cela montre aussi que notre savoir-faire s'affine. Escape reviendra également dans une nouvelle version et servira également de boîte d'introduction à l'univers d'Eden et de kit pour deux joueurs. On a choisi de ne pas passer par une campagne de financement parce que le jeu a déjà été soutenu pour voir le jour en version boîte et que nos estimons que des projets comme celui-ci doivent être portés directement par Happy Games Factory même si c'est compliqué pour nous, c'est aussi important de le faire de cette façon. C'est comme ça que nous souhaitons avancer en faisant confiance à nos joueurs et en essayant de leur proposer des systèmes variés mais en leur demandant aussi directement un soutien quand c'est nécessaire. Le succès d'Eden est aussi le leur, c'est notre passion mais on a surtout envie de la partager.


Et la suite ?

Un peu de repos après la campagne, parce que même si ça ne se voit pas forcément, tout le monde se donne à fond pour que tout se passe au mieux, pour répondre aux questions de tout le monde et écouter les remarques qui nous sont faites. On essaie aussi d'être présent sur un maximum de salons (on revient du Salute à Londres) pour garder un lien fort et être visible, ça prend beaucoup de temps et demande beaucoup d'énergie, du coup, on prendra sans doute quelques jours pour récupérer après la campagne.


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Merci à Mohand pour sa disponibilité. Si vous êtes restés jusque-là, revenez demain pour quelques échanges avec Minus cette fois, l'auteur des règles de Burn Out. C'est à lire là.

La campagne sur Kickstarter
Une vidéo Tric-Trac pour en savoir plus
Le site de Eden
La page fbook de Happy Games Factory


2 commentaires:

  1. Un grand merci pour cette interview, toujours très intéressant :-)

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    1. Encore une fois, cest la faute des interviewés ! :) Merci d'avoir pris le temps de passer lire tout ça

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