Oser, c'est bien. Mais c'est parfois difficile. Pour lancer leur nouveau projet de jeu, Mohand et Happy Games Factory ont donc choisi Kickstarter. Financé malgré quelques incompréhensions, le kit de démarrage jeu de rôle Stygmates invite à arpenter les terres d'EDEN dans la peau de survivants dans un mode post-apocalyptique. A l'écoute des commentaires mais droit dans ses bottes quant à ses possibilités et ses envies, Mohand, peintre et sculpteur talentueux, mais aussi démiurge de l'univers futuriste, sombre et violent d'EDEN a bien voulu répondre à quelques questions pour présenter son projet et ses envies. Non loin d'une rivière toxique, les feulements sourds de quelques monstres mutants et le vrombissement des moteurs de véhicules de bric et de broc, d'une horde de jeunes femmes montées sur des poneys de bois, il présente son nouveau projet et défend sa démarche.
Entre Fallout, le Bitume de Croc et les Mad Max de George Miller, EDEN et ses prolongements ludiques ne demandent qu'à envahir sur les tables et dans les têtes de tous les joueurs, figurinistes ou non. Remplissez vos outres et comptez vos balles, voilà le temps des Stygmates !
Entre Fallout, le Bitume de Croc et les Mad Max de George Miller, EDEN et ses prolongements ludiques ne demandent qu'à envahir sur les tables et dans les têtes de tous les joueurs, figurinistes ou non. Remplissez vos outres et comptez vos balles, voilà le temps des Stygmates !
Un casque à cimier, des bestioles mutantes et de la rouille : on est bien dans l'univers d'EDEN. |
Le projet Stygmates est financé mais je crois que le démarrage a été un peu rock'n roll. C'est difficile de concilier les attentes des soutiens et les possibilités d'une petite structure ?
C'est vrai que je ne m'attendais pas du tout à un tel démarrage.
Je suis parti du principe que le public ferait montre d'ouverture
d'esprit et je suis en face de gens qui nous comparent à Star Wars
et à Fantasy Flight Games et ça me surprend. J'avais beau
appréhender le principe du Kickstarter, j'avoue que ces réactions
m'ont surpris. A la base Kickstarter reste une plate-forme de
financement pour donner un coup de pouce à des petites structures
afin de monter des projets nouveaux ou différents... et on finit par
nous reprocher de proposer quelque chose de différent.
"Il faut parfois sortir de ses habitudes de Vampire, de Cthulhu et de Donjons & Dragons !"
L'idée du jeu rôle dans l'univers
d'Eden naît comment ?
J'ai joué à pas mal de jeux de rôles
même si je n'ai jamais été maître de jeu. Mais parfois on a
l'impression de toucher à quelque chose d'un peu compliqué, qui
n'était pas toujours très intuitif. Ce qui a changé les choses et
qui a beaucoup influencé le choix de se lancer, ça a été la
sortie des kits d'initiation du jeu Star Wars par Fantasy Flight
Games dans lequel je voyais un réel potentiel. Tout ça, cumulé
avec une demande récurrente autour de l'univers, je me suis dit que
c'était le moment, qu'un produit de ce type permettait de faire le
lien entre ces deux envies : proposer un jeu facile d'accès et qui nous permette d'explorer l'univers d'Eden autrement. J'en ai pas mal discuté autour
de moi et je me suis rendu compte qu'il y a avait un jeu que beaucoup
avaient pratiqué à leurs débuts qui était l'Oeil Noir et qui à
son époque proposait déjà une approche simple et du contenu. En
discutant de l'idée avec mon maître de jeu à Cthulhu, il m'a dit
« c'est trop cool, moi avec ça je pourrai initier des nouveaux
joueurs ou jouer avec mon fils ». Tout de suite, je me suis dit
que c'était la sensation qu'il fallait retrouver avec ce qu'on
voulait proposer.
Exactement, avec la différence que
nous voulions introduire davantage d'éléments qui permettront une
plus grande rejouabilité : on a prévu une version avec des
points d'expérience pour les personnages, une version ou tout
simplement les fiches seront vierges pour permettre aux joueurs de
donner vie à leurs propres personnages en attendant que nous
puissions lancer une version plus costaud qui n'arrivera pas
forcément tout de suite parce que nous sommes un petit studio et que
l'on veut faire les choses bien. Il y a un autre aspect qui est pour
nous primordial, c'est le côté matériel. Les joueurs ont tendance
à dire « nous les tokens, les cartes équipement on s'en
fout », mais le but, pour nous c'est de donner goût aux
joueurs pour notre univers. Ce que j'aime bien c'est avoir des petits
outils qui me permettent de plonger le jouer dans l'univers via un
objet comme une carte représentant l'équipement récupéré. Ca
permet une immersion plus facile. Comme quand il faut décider dans
quel ordre agir : le fait d'avoir des cartes pour visualiser le
tout aide et fluidifie le jeu pour les gens qui ne le maîtrisent pas
forcément.
Comme on peut le voir, outre une vraie finesse de sculpture, une part de modularité sera possible. Sculptures de Stéphane Camossetto. |
Eden, Escape et maintenant Stygmates.
Un jeu de figurines, un jeu de plateau et maintenant un jeu de
rôle : y a-t-il une volonté de créer des passerelles entre
les univers et les joueurs pour permettre aux amateurs de l'un de
découvrir les autres ?
On se rend compte que ce qui est sympa
avec la figurine, et moi la chance que j'ai c'est d'être dedans,
c'est que ça fédère les gens. Ce sont des petits objets mais quand
tu en mets en face des gens, ils sont à fond dedans. Devant les
joueurs ça a un autre avantage, ça permet de se représenter dans
l'espace. Comment trancher qui peut défoncer une porte ? La
figurine aide à ça. Ce qui est intéressant c'est qu'avec ce
système on amène aussi le maître de jeu à participer :
comment surprendre les joueurs, les mettre en difficulté, etc. Bien
entendu on peut aussi totalement s'en passer et jouer 'à l'ancienne'
sans tous ces soutiens et ces aides visuelles mais ce sont des outils
qui participent fortement à l'immersion et aident des joueurs moins
habitués à se plonger dans l'univers. Je pense que même les
anciens joueurs peuvent s'y retrouver et qu'on peut aborder
l'expérience proposée par la boîte de plusieurs façons
différentes (notamment en jouant avec l'arbre de talents proposé au
départ ou en démarrant avec des propositions alternatives), selon
la façon dont on veut amener les gens au jeu de rôle.
La figurine de Salomon, l'un des personnages de la boîte de base de Stygmates, peint par Chestnut Ink. Dans deux secondes, il nous fait la tirade de Macbeth :) |
Le parcours des personnages est conçu
pour les amener ensemble d'un démarrage à une issue avec entre les deux plusieurs
options et plusieurs possibilités d'évolutions. Par exemple, pour
la première étape - la vidéo l'explique un peu – les quatre différents personnages sont récupérés par l'ISC, et la Résistance les aide à
sortir parce qu'elle a besoin d'eux. L'idée est de se dire qu'en
fonction de la façon dont ils vont choisir de partir de l'abri, les
challenges qu'ils vont devoir surmonter seront différents. Un maître
de jeu un peu expérimenté qui a une session de quelques heures de
prévue le soir peut partir avec son kit sous le bras, lire le tout
durant son trajet dans les transports et être parfaitement prêt le
soir pour jouer ! avec ses joueurs habituels ou des personnes
plus jeunes.
"Il s'agit en effet de proposer une exploration de l'univers mais sous une forme différente. Un peu comme le proposait Escape dont la sortie nous a permis d'amener la Résistance, le jeu de rôle nous permet d'accompagner une nouvelle façon de jouer avec les stigmates"
Il y a de ça. Ce que je trouve hyper bizarre c'est que j'ai une démarche de quelqu'un qui se lance et je suis en face de personnes qui ont une attente de joueurs vétérans. Et le principe du truc, c'est justement que les vétérans aient un support pour faire découvrir le jeu de rôle.
Le truc qui est encore plus intéressant
c'est que le projet sera chiadé et abouti, c'est bel et bien notre
intention. Simplement, il nous faut un peu de temps et de moyens pour
ça. Toutes ces remarques m'ont mis un doute et je me suis refait une partie test de démo avec une personne qui n'avait jamais joué, un ancien et à laquelle j'ai à nouveau participé en tant que joueur et je me suis éclaté. Il ne m'en faut
pas plus parce qu'au final, c'était simple intuitif et fun. Et c'est exactement l'objectif de ce que propose Stygmates.
"Le jeu de rôle est la meilleure manière d'expliquer à des joueurs et à ceux qui suivent l'univers pourquoi un Joker, un Convoyeur et un Ange de Dante peuvent coopérer si les circonstances le permettent et le justifient"
Le contenu de la boîte de base. Effectivement, côté matériel, il y a de quoi faire. |
Oui, l'idée est double. Il s'agit en
effet de proposer une exploration de l'univers mais sous une forme
différente. Un peu comme le proposait Escape dont la sortie nous a
permis d'amener la Résistance, le jeu de rôle nous permet
d'accompagner une nouvelle façon de jouer avec les stigmates. Le jeu
de rôle est la meilleure manière d'expliquer à des joueurs et à
ceux qui suivent l'univers pourquoi un Joker, un Convoyeur et un
Ange de Dante peuvent coopérer si les circonstances le permettent et
le justifient.
Tu m'aurais parlé de l'idée de faire un jeu de rôle il
y a deux ou trois ans, je t'aurais dit « non », tout
simplement. Ce n'était pas le moment parce que déjà ce n'était
pas quelque chose qui m'attirait. Quand je fais des choses, je pars
du principe qu'il y a une envie et que je ne trouve pas mon compte
dans ce qui existe. Star Wars je suis comme tout le monde j'aime
bien l'univers, X-Wing, j'aime bien le jeu, j'aime bien Lucasfilm,
mais j'avoue qu'on en mange tellement à toutes les sauces que je
fais une petit indigestion. Donc je ne comptais pas spécialement me
lancer dans le jeu de rôle, mais il faut bien avouer que la façon
de Fantasy Flight Games de présenter les choses se révèle vraiment
intéressante. Du coup, on s'est dit on n'allait pas réinventer la roue
et créer un jeu de rôle totalement différent, ce qui nous prendrait du temps et n'est
pas notre objectif de départ. D'où ce passage par une étape qui
est le jeu de rôle d'initiation. Certains nous disent qu'il faut
sortir un jeu complet : il viendra bien entendu, mais en temps voulu.
Après que nous ayons bien lancé les choses avec cette première
pierre.
L'écriture d'un jeu de rôle, c'est
forcément différent de la démarche de création d'un jeu de
figurines ou d'un jeu de plateau. Tout s'est fait en interne ?
Qui s'est penché sur le bébé ? Avec quelles références
particulières ?
J'ai fait appel à deux personnes
extérieures avec lesquelles je bosse sur le projet. Fabien Fernandez
et Cédric Galley. Fabien Fernandez a déjà écrit pour du jeu de
rôle et Cédric Galley est un gros lecteur et il a déjà écrit
l'univers pour moi sur Escape. Il a une très belle plume et nous
partageons une vision commune de l'accessibilité aux choses :
on part toujours du principe que le plus intéressant est de réussir
à donner envie aux gens avec une base saine et dynamique. Bosser
avec lui était une évidence. Notre démarche était de nous
adapter à une approche intuitive et la plus simple possible.
Il nous a fallu aussi nous adapter
pendant la campagne, parce que nous avons eu des surprises (nous
avons par exemple décalé le bouquin d'univers pour qu'il arrive plus tôt, bouleversé les objectifs de financement), il y a pas mal de
choses qui vont peut être continuer à évoluer. Mais l'idée est de se
dire qu'on l'a fait en connaissance de cause pour que le projet
avance dans le sens que l'on voulait, sans pour autant que l'on mette
en danger Happy Games Factory. Si en terme de budget je pouvais le
sortir à 30€ je l'aurai fait mais nos commandes ne sont pas celles
de EDGE ou de FFG. Les prix ne peuvent donc être les mêmes.
"Même nous consommateurs, nous
sommes schizophrènes : on veut des choses produites chez nous
mais qui ne coûtent qu'une poignée d'euros, sauf que ce n'est pas
possible. Donc il faut accepter de consommer un peu moins et soutenir
du coup des choses qui sont importantes et font sens pour nous"
Le jeu de plateau Escape financé via Kickstarter et distribué ensuite. Pour l'instant indisponible. Hormis quelques retards le jeu est arrivé chez tous les backers qui ont même récemment reçu les drones manquants. |
Quid du financement participatif qui
est devenu souvent une plate-forme de précommande plus souvent qu'un
vrai système de soutien ? Un vrai espace de soutien ou une galère parfois quand il faut faire face à de simples consommateurs ?
Les gens prennent les choses
complètement à l'envers à l'heure actuelle. Quand une entreprise installée passe par Kickstarter pour écouler des milliers de boîtes d'un
système qui n'a plus du tout besoin d'appui financier, personne ne
jase ni ne râle (du type CoolMiniorNot qui fait des centaines de
milliers de dollars avec chacun de ses derniers Kickstarter). Quand
débarquent des gens comme nous, petite entreprise qui a vraiment
besoin de la plate-forme et du soutien des internautes - sans soutien
le jeu ne pourra pas sortir parce que nous n'avons pas les fonds !- c'est nous qui nous faisons aligner parce que nous ne sommes pas
assez professionnels. Un moment donné, c'est juste de la folie...
C'est un rythme qui est tolérable dans une certaine mesure mais je pense que certaines boîtes se tirent une balle dans le pied. Mon but, c'est que mon jeu se développe, qu'il ait une vie et pas simplement de faire en sorte qu'il ne soit accessible qu'aux backers. Et j'en remercie d'autant plus ceux qui nous font confiance. Mais c'est là où c'est magistral parce que moi je me suis dit les gens qui nous suivent les yeux fermés, ils auront beaucoup de choses à se mettre sous la dent si le projet se passe bien. Mais ce qui s'est passé c'est que les gens sont arrivés en disant « mais attendez pour 80€ on a quoi ? Et entre 80€ et 100€ il n'y a pas de différence ». La différence c'est que les gens qui nous ont soutenu dès le début en nous permettant d'avoir les premiers fonds sont plus récompensés que les derniers arrivés qui ne se greffent sur le projet qu'une fois qu'il fonctionne. Sauf que le système, de par l'usage qu'en font les grosses structures, est dévoyé et que la perception des internautes en est faussée. Du coup il faut s'expliquer.
C'est un rythme qui est tolérable dans une certaine mesure mais je pense que certaines boîtes se tirent une balle dans le pied. Mon but, c'est que mon jeu se développe, qu'il ait une vie et pas simplement de faire en sorte qu'il ne soit accessible qu'aux backers. Et j'en remercie d'autant plus ceux qui nous font confiance. Mais c'est là où c'est magistral parce que moi je me suis dit les gens qui nous suivent les yeux fermés, ils auront beaucoup de choses à se mettre sous la dent si le projet se passe bien. Mais ce qui s'est passé c'est que les gens sont arrivés en disant « mais attendez pour 80€ on a quoi ? Et entre 80€ et 100€ il n'y a pas de différence ». La différence c'est que les gens qui nous ont soutenu dès le début en nous permettant d'avoir les premiers fonds sont plus récompensés que les derniers arrivés qui ne se greffent sur le projet qu'une fois qu'il fonctionne. Sauf que le système, de par l'usage qu'en font les grosses structures, est dévoyé et que la perception des internautes en est faussée. Du coup il faut s'expliquer.
"Sur quel jeu trouve-t-on des internautes prêts à mettre 850€ pour se faire créer leur figurine ? C'est un soutien inestimable parce qu'il y a des gens qui savent qu'on est des gens bien et qu'on va faire les choses correctement"
Même nous consommateurs, nous sommes
schizophrènes : on veut des choses produites chez nous mais qui
ne coûtent qu'une poignée d'euros, sauf que ce n'est pas possible.
Donc il faut accepter de consommer un peu moins et soutenir du coup
des choses qui sont importantes et font sens pour nous. Sauf que non,
les gens veulent avoir le droit de consommer plus et avoir le droit
de dire que ce que l'on fait n'est pas bien parce qu'on le fait en
Chine ou ailleurs. Pour nous le but est de tout faire en France,
l'impression va se faire en Europe pour éviter les échanges avec la
Chine et minimiser les risques. C'est la démarche d'Happy Games
Factory. Sauf que là on se retrouve avec des gens qui en veulent
toujours plus pour moins. C'est particulier comme situation.
Concepts de personnages de la Résistance pour EDEN/Escape par Loïc Muzy |
"C'est comme si les gens du jeu de plateau, au moment où la figurine s'est démocratisée, avaient dit « non, mais c'est de la merde ! », alors que ça a amené des nouveaux joueurs vers le jeu de plateau"
Est-ce dû à l'étiquette liée à la figurine d'Happy Games Factory et de EDEN ? Les rôlistes n'y sont pas toujours habitués.
Je suis assez confiant, les gens qui
nous soutiennent sont souvent là depuis le début. Ce sont des gens
costauds. Mais ce qui m'a étonné, c'est effectivement de me trouver en face de
gens qui me disent des choses comme « la figurine, c'est sympa
mais ça n'a aucun intérêt ». Je suis désolé mais tu prends
n'importe quel joueur de 12-15 ans tu le feras bien plus facilement
jouer à un jeu de rôle avec de la figurine. C'est comme si les
gens du jeu de plateau, au moment où la figurine s'est démocratisée,
avaient dit « non, mais c'est de la merde ! », alors
que ça a amené des nouveaux joueurs vers le jeu de plateau. J'ai
envie de leur dire « Essayez ! » avant de parler de façon si
dogmatique. Il faut parfois sortir de ses habitudes de Vampire, de
Cthulhu et de Donjons & Dragons !
XXXXXXXXX
La suite, pour évoquer EDEN et Drakerys
Merci à Mohand pour sa disponibilité et sa sincérité
Le lien vers la campagne Kickstarter (jusqu'au 14 novembre) (avec une petite vidéo et une voix off très pro in english please)
Stygmates sur la Tric-Trac TV avec Mohand et Cédric, qui répondent à des tas d'autres questions complémentaires
Stygmates : exemple de combat
Le site du jeu EDEN
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La suite, pour évoquer EDEN et Drakerys
Merci à Mohand pour sa disponibilité et sa sincérité
Le lien vers la campagne Kickstarter (jusqu'au 14 novembre) (avec une petite vidéo et une voix off très pro in english please)
Stygmates sur la Tric-Trac TV avec Mohand et Cédric, qui répondent à des tas d'autres questions complémentaires
Stygmates : exemple de combat
Le site du jeu EDEN
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